Le New Deal est un accord fondamental signé entre les pays fragiles et en conflits, les partenaires de développement et la société civile, visant à améliorer les politiques de développement ainsi que leur mise-en œuvre dans les états fragiles et en conflits. L’accord a été élaboré dans le cadre du Dialogue International et a été ratifié par plus de 40 pays et organisations lors du 4e Forum de Haut Niveau sur l’efficacité de l’aide, qui s’est tenu à Busan, en Corée du Sud, le 30 novembre 2011.
Le “ New Deal” pour l’engagement dans les Etats Fragiles est un accord politique mondial de référence. Dans le cadre du New Deal, les partenaires du développement se sont engagés à soutenir les plans de développement pilotés et dirigés par les pays concernés et à accroître l’efficacité de l’aide dans les situations de fragilité (à travers l’approche TRUST) .Les gouvernements du G7+ ont quant à eux, pris l’engagement de mettre en place des processus de planification inclusifs, ancrés dans les contextes locaux (les principes FOCUS). Les parties sont toutes deux engagées à poursuivre les cinq Objectifs de Consolidation de la paix et du Renforcement de l’État (PSGs) : à savoir la politique légitime, la justice, la sécurité, les revenus et services, ainsi que les fondements économiques.
Le New Deal a été établi afin d’engendrer plusieurs changements :
d’une part, un changement dans “les actions” réalisées et, d’autre part, un changement dans la “manière” de les mener à bien afin de soutenir les pays dans leur transition hors des conflits et de la fragilité, ainsi que de cultiver des sociétés et des États pacifiques. En pratique, cela implique trois éléments clés : i) se concentrer sur les priorités essentielles ii) encourager une appropriation et une gestion nationale des processus de transitions hors de la fragilité iii)encourager une meilleure efficacité dans la gestion des ressources et contribuer à renforcer les capacités et les systèmes locaux.
Pour que la coopération internationale pour le développement soit plus efficace dans les années à venir, il est crucial de passer des anciennes pratiques de ‘transfert de donateur à bénéficiaire’ et des approches standardisées de réforme institutionnelle à la création d’un partenariat équitable entre les gouvernements et les partenaires de développement, fondé sur le dialogue et la collaboration.
Le New Deal : pourquoi en avons-nous besoin ?
De nos jours, environ 1,4 milliard de personnes vivent dans des États fragiles. Les situations de fragilité et transitions recouvrent un large éventail de contextes, allant des pays à revenu intermédiaire dotés d’institutions solides, tels que les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ; aux pays à faible revenu dépendant à l’aide international, comme Haïti et les Îles Salomon. De nombreux États fragiles peinent ainsi à progresser vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). De fait, ces pays risquent de ne pas pouvoir tirer parti des récentes évolutions mondiales en faveur d’une plus grande croissance économique et de la « montée en puissance des Suds ». La paix, la sécurité et le développement sont étroitement liés. Les sociétés ont besoin de disposer d’États résilients et proactifs, dotés de la légitimité et des capacités nécessaires afin de fournir les services de base, assurer la justice et la sécurité de ces populations, et capable de créer un environnement propice à une croissance équitable.
Sortir de la fragilité est un travail politique de longue haleine qui exige un leadership et une appropriation nationale de la part des pays concernés. Les processus de dialogue politique ont trop souvent échoué en raison d’un manque de confiance entre les partenaires, d’inclusivité et de leadership. Les partenaires internationaux contournent fréquemment les intérêts des acteurs nationaux, offrant une aide de manière technocratique. Cette approche, qui ne prend pas en compte l’importance de s’adapter aux contextes nationaux et locaux, ne peut que générer des résultats à court terme, au détriment de résultats durables sur le long terme, obtenus par le renforcement des capacités et des systèmes.
Les anciens modes de distribution de l’aide internationale n’ont malheureusement pas réussi à délivrer les résultats escomptés afin de permettre aux États fragiles de s’engager sur le chemin de la résilience. Une nouvelle architecture de développement ainsi que la mise en place de nouvelles manières de travailler, mieux adaptées aux situations et aux défis actuels dans les contextes de fragilités, sont essentiels afin de construire des États et des sociétés pacifiques.